UE : L'appel du Conseil européen en faveur d'un cessez-le-feu durable à Gaza n'est pas suffisant pour mettre fin aux souffrances des civils

https://www.amnesty.org/en/latest/news/2024/03/eu-european-council-call-for-a-sustainable-ceasefire-in-gaza-not-sufficient-to-end-civilian-suffering/

22 mars 2024

Réagissant à la décision du Conseil européen d’appeler à un cessez-le-feu durable à Gaza, Eve Geddie, responsable du Bureau des institutions européennes d’Amnesty International, a déclaré :

“L’appel au cessez-le-feu lancé hier était attendu depuis longtemps, mais il s’agit d’une mesure insuffisante compte tenu des horreurs que les civils palestiniens ont endurées au cours des six derniers mois. Plus de 32 000 personnes ont été tuées dans la campagne militaire impitoyable et aveugle d’Israël ; plus d’un millier d’enfants ont été amputés ; des quartiers et des villes entiers ont été réduits à l’état de débris ; le système de santé a été presque entièrement détruit ; et une famine imminente, provoquée par Israël, se profile à l’horizon… Tout cela aurait pu être évité et empêché si un cessez-le-feu avait été conclu plus tôt par l’ensemble des parties. Ce qui se passe à Gaza est une catastrophe humanitaire provoquée par l’homme et les responsables de tous les crimes relevant du droit international doivent être tenus pour responsables.

“Le Hamas et les autres groupes armés doivent répondre des crimes de guerre qu’ils ont commis le 7 octobre, notamment la prise d’otages, et des tirs de roquettes illégaux qui se poursuivent, mais les appels à rendre des comptes doivent être cohérents et les responsabilités ne peuvent être occultées. L’incapacité du Conseil européen à attribuer à Israël la responsabilité de ses violations flagrantes du droit international envoie un message d’impunité et contribue à la catastrophe de Gaza. La situation désastreuse a été en partie exacerbée par le fait que certains États membres ont discrédité et coupé l’aide vitale à l’UNRWA, laissant les gens piégés sans accès à la nourriture ou à l’eau potable tout en étant bombardés par des armes et des munitions exportées par certains États membres de l’UE vers Israël.

“L’Union européenne et ses États membres doivent prendre des mesures concrètes et tangibles pour empêcher le génocide des Palestiniens de Gaza. Ils doivent rétablir intégralement le financement de l’UNRWA et cesser toute exportation d’armes et de munitions vers Israël. Un examen complet du respect par Israël de ses obligations en matière de droits de l’homme doit être effectué. Ils doivent également reconnaître les causes profondes du conflit et appeler à la fin de l’apartheid israélien contre les Palestiniens et à la fin de l’occupation”.

Contexte

C’est la première fois depuis le début du conflit en octobre que l’UE lance un appel au cessez-le-feu.

Le Conseil européen s’est également déclaré préoccupé par la situation humanitaire catastrophique à Gaza et ses effets disproportionnés sur les civils, en particulier les enfants, ainsi que par le risque imminent de famine, et a appelé à l’ouverture d’un plus grand nombre de voies terrestres vers Gaza. En outre, il a mis en garde contre l’invasion israélienne de Rafah et a souligné le rôle important de l’UNRWA dans la région. Enfin, elle a souligné l’importance de respecter et de mettre en œuvre l’ordonnance du 26 janvier 2024 de la Cour internationale de justice et a demandé que les auteurs de violations du droit international rendent compte de leurs actes.

Depuis le début du conflit, Amnesty International demande la libération de tous les otages civils détenus par le Hamas et d’autres groupes armés, ainsi que la libération des Palestiniens détenus arbitrairement par les autorités israéliennes.

La pétition de l’organisation demandant un cessez-le-feu pour mettre fin aux souffrances des civils a été signée par plus d’un million de personnes.

Appel à action / Interpellez vos député·es pour que la France saisisse la Cour pénale internationale sur la situation à Gaza

Depuis le 7 octobre 2023, l’État israélien met en œuvre la destruction totale et systématique de la société palestinienne à Gaza. Aux bombardements intensifs et assauts terrestres, ayant causé la mort de plus de 30000 civil.es palestinien·nes, s’ajoutent le blocage de l’aide humanitaire et la destruction des infrastructures essentielles (eau, électricité, hôpitaux) causant famine et maladies. Israël est en train de commettre un génocide sous nos yeux.

Au cours des derniers mois, le gouvernement français est passé de la proclamation d’un soutien inconditionnel à l’expression publique de craintes, ce qui est largement insuffisant. Il n’a activé aucun des instruments du Droit International à sa disposition pour faire cesser le Génocide, comme il devrait le faire en vertu de ses obligations au regard de la Convention pour la prévention du Crime de Génocide. Le Parlement français, quant à lui, n’y a pas consacré un seul débat depuis le mois d’octobre 2023.

Une proposition de résolution transpartisane (cosignée par plus de 70 député·es issu·es de quatre groupes parlementaires) visant à saisir la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation à Gaza et notamment sur la qualification de génocide pour les crimes commis par l’armée israélienne, a été déposée à l’Assemblée Nationale. Afin que cette résolution soit débattue et votée, elle doit être signée et soutenue par un bien plus grand nombre de député·es.

>> Voir la Proposition de Résolution


Appel à action / Stop Génocide ! la France doit saisir la CPI : écrivez à vos député·es

1) Écrivez à vos député·es

Ils doivent se mobiliser en grand nombre pour que la Résolution 2073 soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale.

Nous citoyen·nes français.es devons exiger de nos représentant·es que la voix de la France ne reste pas silencieuse. Un Génocide ça ne se regarde pas, ça s’arrête !

>> J’écris à mes député·es – en quelque clics seulement

2) Partagez cet appel à action sur les réseaux sociaux

Encouragez vos ami·es, votre famille, tous vos réseaux à agir eux aussi ! Plus nous serons nombreux·ses, plus notre voix sera entendue !

Pétition : Nous ne laisserons pas la Palestine disparaître de la carte !

Trump vient de rendre public son “plan” qui soutient l’annexion par Israël de Jérusalem-Est, du Golan, de la vallée du Jourdain et de toutes les colonies israéliennes en Palestine occupée. Tout ceci est absolument contraire aux résolutions de l’ONU !

En saluant cette initiative, le gouvernement français se déshonore.

La France doit se rappeler qu’elle est la patrie des droits de l’Homme et cesser immédiatement de se rendre complice des violations du droit par Trump et Netanyahou.

La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, doit prendre des initiatives pour la mise en œuvre des droits du peuple palestinien et non être complice du plan qui entend les enterrer.

Signer la pétition :https://www.change.org/p/emmanuel-macron-nous-ne-laisserons-pas-la-palestine-disparaitre-de-la-carte?recruiter=1039377213&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=share_petition

#ReclaimYourSpace en luttant contre la haine et en soutenant la liberté des Palestiniens

Comme Renad et Talia, jeunes palestinien et juive, nous aspirons à un monde libre de toute haine, fondé sur des valeurs de liberté, de justice et d’égalité de droits pour toutes et tous. Ensemble, nous revendiquons notre espace démocratique contre celles et ceux qui tentent de nous réduire au silence, pour défendre la justice et la redevabilité des gouvernants.

>> Signer la pétition

Je m’appelle Renad et je suis Palestinien de cette génération qu’on appelle « génération Y ». Je souhaite être libre et jouir de mes droits fondamentaux.

Pourtant, quand je défends ces simples valeurs fondamentales, on m’accuse d’antisémitisme.

Aucune tolérance ne doit être accordée aux discours haineux ou aux fanatismes, qu’ils soient adressés contre les juifs, les musulmans, les femmes ou qui que ce soit. Nous devons nous opposer à toute forme de propos haineux et à celles et ceux qui les utilisent pour susciter la peur, le racisme, la violence ou la suprématie.

Nous devons également nous élever contre celles et ceux qui instrumentalisent la lutte contre la haine pour nier la réalité de ma vie sous occupation israélienne, dans un système de contrôle et d’oppression.

Cette réalité n’est pas abstraite mais bien omniprésente dans mon quotidien : de l’expropriation des terres de ma famille, au rationnement de l’eau, au franchissement quotidien de barrages militaires, à l’impossibilité de quitter la Palestine sans permis des autorités israéliennes, et l’insécurité quotidienne de ne pas savoir si l’on va pouvoir rentrer chez soi.

Je suis diffamé et réduit au silence simplement pour avoir dit au monde que je voulais être libre et vivre dans la dignité en pleine possession de mes droits. L’espace qui nous entoure se réduit chaque jour et nous étouffe.

Aujourd’hui, c’est non seulement notre espace physique mais aussi notre espace d’expression qui est sciemment bloqué, et cela dans le monde entier, pour nous empêcher de défendre notre liberté et nos droits : cela va des campagnes de diffamation qui alimentent la peur et la haine, aux initiatives politiques qui en toute légalité restreignent à la fois la liberté d’expression et le droit démocratique de demander des comptes aux auteurs d’injustices.

Les gouvernements du monde entier n’œuvrent pas suffisamment pour protéger cet espace et participent à la polarisation des discours.

Il est temps de recouvrer cet espace citoyen, de défendre nos valeurs et nos droits en partage, de défier celles et ceux qui propagent la haine et ceux qui manipulent les combats contre la haine.

Je m’appelle Talia et je suis Juive, de la génération « Y ». J’ai été traitée de traître et de juive qui a la haine de soi pour avoir voulu défendre les valeurs de liberté, d’égalité, de justice et des droits pour toutes et tous.

La liberté et les droits humains des Palestinien.ne.s sont importants pour moi parce que je tiens à la dignité humaine pour toutes et tous. Je me désole qu’au nom de la sécurité des Juifs, l’État d’Israël traite les Palestiniens comme un peuple de seconde zone, avec moins de droits et peu de liberté. Ma communauté et mes valeurs juives m’inspirent et me motivent pour me battre pour la véritable sécurité, celle qui passe par la solidarité.

J’en ai assez que mon identité et mon histoire soient utilisées contre l’humanité des Palestinien.ne.s.

Je ne me tairai pas et je continuerai de faire entendre ma voix pour défendre la justice, l’égalité et la dignité pour toutes et tous.

Comme Renad et Talia, nous vous demandons de signer cet engagement afin de montrer au monde que :

Nous ne serons pas réduits au silence. Nous allons défendre la liberté démocratique de nous exprimer et notre droit à demander des comptes aux auteurs d’injustices.

Rejoignez-nous pour construire un avenir fondé sur cette approche indivisible et universelle des droits et mettre ainsi fin à toute forme de haine et de discrimination.

En signant cette pétition, je m’engage à :

Défendre les valeurs de liberté, de justice et d’égalité, et les droits humains pour toutes et tous ;

Combattre l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes les formes de haine, de discrimination et de racisme ;

Soutenir la liberté et les droits des Palestinien.ne.s et défier les systèmes qui les oppriment ;

Défendre le droit démocratique de critiquer librement celles et ceux qui commettent des injustices et de les tenir pour responsables, qui qu’ils ou elles soient.

C’est en donnant à nos voix une portée collective que nous serons entendus. C’est pourquoi chaque signature compte.

Ensemble, nous pouvons et nous devons récupérer et protéger notre espace démocratique. Tous nos gouvernements et nos représentants politiques doivent nous entendre. Ils sont responsables de la protection de cet espace et de la promotion de ces valeurs et de ces droits.

C’est pourquoi nous les appelons à soutenir cet engagement et à s’opposer à toute mesure juridique ou politique qui instrumentalise les discours de haine et porte atteinte à ces valeurs et à ces droits.

>> Signer la pétition

Les institutions universitaires doivent défendre la liberté d’expression

Naji’lAli, 1980

Communiqué émis par le Comité International pour la Paix, la Justice et la Dignité :

Nous, soussignés, nous opposons à la campagne coordonnée pour dénier aux universitaires leur droit à la liberté d’expression parce qu’ils défendent les droits des Palestiniens et critiquent la politique et les pratiques de l’État d’Israël. L’université de Temple à Philadelphie, Etats Unis, et l’université de Sydney, Australie, ont subi de fortes pressions pour renvoyer de leurs institutions, pour cette raison, respectivement, Marc Lamont Hill et Tim Anderson, tous deux universitaires de haut niveau. Steven Salaita et Norman Finkelstein ont déjà vu leur carrière brisée par ce genre d’attaques. Hatem Bazian, Ahlam Muhtaseb, William Robinson, Rabab Abdulhadi et d’autres ont eux aussi été menacés.

La justification avancée pour ce genre d’action est communément connue sous l’appellation d’ « exception palestinienne » au principe de la liberté d’expression. On peut librement critiquer et dénigrer les gouvernements – y compris le sien – les religions, les opinions politiques, l’apparence personnelle et presque tout autre chose, à l’exception des actions et de la politique de l’État d’Israël. Ceux qui osent le faire deviendront la cible de campagnes très bien financées et menées professionnellement pour les réduire au silence et/ou les détruire, eux et leur carrière.

Nous admettons qu’une grande partie de la liberté d’expression que l’on trouve dans un environnement universitaire, ou d’autres, offensera certains individus ou groupes d’individus. Pourtant, comme cela a été dit souvent auparavant, la réponse à une liberté d’expression à laquelle certains peuvent vouloir objecter, c’est plus de liberté d’expression, pas moins. Nous appelons donc toutes les institutions universitaires, leurs enseignants et leurs étudiants, ainsi que le grand public, à résister à ces manœuvres d’intimidation et à défendre les principes de liberté d’expression sur lesquels ils sont fondés, eux et toutes les sociétés libres et leurs institutions.

Signez la pétition ici

Premiers signataires :

Abbas Ali
Abbas Hamideh
Abby Martin
Abe Hayeem
Adam Kossoff
Adrian Grima
Ahlam Muhtaseb
Ajamu Baraka
Alice Walker
Alicia Jrapko
Alison Weir
Amal Wahdan
Amani Barakat
Anat Matar
Andrea Balduzzi
Anthony Gonzales
Anthony Hall
Avi Shlaim
Barbara Erickson
Ben Norton
Bernard Regan
Blake Alcott
Brian Winston
Burhan Ghanayem
Carlos Latuff
Carlos Prieto Del Campo
Charlotte Kates
Cynthia McKinney
Dan Kovalik
Daniel Boyarin
David Heap
David Klein
Debra Zimmerman
Derek Summerfield
Diana Carminati
Diana Johnstone
Dina Matar
Dorothy Reik
Estee Chandler
Eva Bartlett
Ewa Jasiewicz
Francesco Orilia
Franco Camandona
Gayle McLaughlin
George Bisharat
George Galloway
George Paizis
Gerry Condon
Ghada Karmi
Glen Ford
Graham Dawson
Greg Dropkin
Hagit Borer
Hagop Kevorkian
Haim Bresheeth
Hala Allabadi
Hamid Dabashi
Hassan Fouda
Hatem Bazian
Herman De Ley
Hisham Ahmed
Iain Atack
Iain Chalmers
Ilan Pappe
Jackelyn Mariano
James Abourezk
James Bowen
James Early
Jeff Halper
Jenny Tonge
Jill Stein
Joe Catron
Joe Lauria
Joe Lombardo
Joe Meadors
John Adams
John Erickson
Jonathan Cook
Jonathan Rosenhead
Judith Bello
Judit Druks
Jules Townshend
Katie Miranda
Khalil Barhoum
Lamis Deek
Lara Kiswani
Laura U. Marks
Liana M. Allabadi
Lisa Rofel
Mairead Maguire
Marilyn Levin
Marina Carter
Marina Rui
Marjorie Cohn
Mark Braverman
Martin Kemp
Max Blumenthal
Medea Benjamin
Meron Rapoport
Michael Chanan
Michael Edwards
Michel Chossudovsky
Miriam Levin
Miriam Margolyes
Mnar Muhawesh
Mohammed Alatar
Mona Baker
Moshé Machover
Nadje Al-Ali
Naomi Foyle
Nathalie Grima
Netfa Freeman
Nira Yuval-Davis-Davis
Noam Chomsky
Norman Solomon
Ofra Lythe
Oren Cohen
Paul Larudee
Paola Manduca
Peter Ford
Peter Phillips
Phillip Giraldi
Phillip Weiss
Rachel Giora
Rashid Khalidi
Richard Falk
Richard Hudson
Richard Silverstein
Rick Sterling
Robert Trivers
Ronit Lentin
Rumy Hasan
Sabah Al-Mukhtar
Sai Englert
Sam Husseini
Sami Awad
Sami Ramadani
Sharmine Narwani
Shir Hever
Shohini Chaudhuri
Snehal Shingavi
Stefania Fortuna
Stephen Deutsch
Swee Ang
Tariq Ali
Ted Honderich
Terri Ginsberg
Thomas Gumbleton
Tim Anderson
Tom Hickey
Valerio Gennaro
William “Jimbo” Simmons
William I. Robinson
Zahra Billoo
Zuhair Sabbagh