L'armée israélienne tente de se dédouaner de sa responsabilité dans un nouveau massacre à la farine à Gaza

https://euromedmonitor.org/en/article/6226/Israeli-army-is-attempting-to-evade-responsibility-for-yet-another-flour-massacre-in-Gaza

16 mars 2024

Territoire palestinien – L’armée israélienne tente une nouvelle fois d’échapper à sa responsabilité dans le massacre de civils palestiniens qui attendaient de l’aide. Le dernier “massacre à la farine” d’Israël s’est produit la nuit dernière près du rond-point de Koweït, à la périphérie de la ville de Gaza, et a fait plus de 80 morts et 200 blessés, dont un certain nombre se trouvent dans un état critique.

L’armée israélienne a diffusé un clip vidéo montrant un individu armé, dans le but d’affirmer que des tireurs palestiniens étaient responsables de la mort des victimes du récent massacre. Le clip en question ne valide cependant pas l’affirmation de l’armée israélienne. En revanche, quatre éléments de preuve ont fait surface au cours des enquêtes initiales de l’Observatoire Euro-Med des droits de l’homme sur le crime et le clip publié par l’armée israélienne, confirmant que les victimes mortes et blessées de ce massacre n’ont pas été abattues par les tirs apparaissant dans ce clip.

À en juger par la vidéo de l’armée israélienne, l’incident semble avoir eu lieu ailleurs que sur le site du massacre. Plus précisément, le tireur a fait feu près du rond-point de Dawla, au sud-est de la ville de Gaza, à environ deux kilomètres du rond-point de Koweït, où le massacre a eu lieu.

Deuxièmement, l’analyse de plusieurs victimes du dernier massacre de la farine indique qu’elles ont été touchées par des balles de 5,56 x 45 mm de l’OTAN, qui sont tirées par des armes de l’armée israélienne. Certaines des balles trouvées dans les corps des blessés et des morts sont du même type que celles trouvées sur les lieux du premier massacre de la farine, qui a eu lieu le 29 février 29 et qui a fait des centaines de blessés et de morts.

La vidéo récemment publiée par l’armée israélienne montre clairement qu’une seule personne était impliquée dans l’incident décrit et qu’elle tirait en l’air, vraisemblablement dans le but de dissuader les civils de s’approcher d’une zone où sont stationnés des véhicules militaires israéliens. Le clip montre également que, malgré les tirs, personne à proximité n’est tombé, car aucun corps ou blessé n’est visible dans la séquence. Cela apparaît clairement à la 21e seconde de la vidéo, lorsque l’homme commence à tirer dans ce qui semble être la direction d’un autre homme qui se tient juste devant lui. Sans doute indemne, cet autre homme continue de marcher dans la foule, ne montrant aucun signe de peur ou de confusion.

Enfin, les images diffusées par les médias et les témoins oculaires après le massacre montrent les dégâts et les destructions considérables qui ont été laissés sur le site. Ces dégâts et ces destructions ne peuvent pas être causés par les coups de feu tirés par la personne montrée dans la vidéo de l’armée israélienne.

Ces preuves complètent les témoignages enregistrés par Euro-Med Monitor auprès de blessés et de témoins qui se trouvaient à proximité du rond-point de Koweït lors du dernier massacre. Les personnes interrogées ont toutes confirmé avoir été la cible d’obus d’artillerie et de tirs de mitrailleuses provenant d’hélicoptères, de drones quadcoptères et de chars d’assaut.

Selon le survivant Ziad Saeed Madoukh, qui a été blessé, l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule une fois que les camions d’aide ont atteint le rond-point de Koweït. Même après la distribution d’une partie de l’aide, les forces israéliennes ont continué à tirer sur la foule, avec l’intention apparente de tuer les personnes affamées.

Ibrahim Al-Najjar, un autre survivant, a déclaré à Euro-Med Monitor qu’il avait essayé d’obtenir un sac de farine pour ses enfants. Al-Najjar a déclaré que lui et les autres ont été exposés à des tirs réels et à des obus d’artillerie, alors qu’ils se trouvaient dans la zone désignée pour la distribution de l’aide.

L’armée israélienne ne peut se soustraire à sa responsabilité dans l’atrocité qui s’est produite jeudi soir – ou dans les autres “massacres à la farine” qui se répètent presque quotidiennement contre les civils palestiniens qui tentent d’obtenir de l’aide – en affirmant que ses forces “n’ont pas ouvert le feu en direction du convoi d’aide sur le rond-point du Koweït”, tout en annonçant qu’elle mène sa propre enquête sur l’incident. Les enquêtes initiales, les témoignages de témoins et de blessés, ainsi que les données recueillies sur le terrain indiquent tous que l’armée israélienne a l’intention de continuer à tuer des civils palestiniens dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande qui tentent de recevoir des fournitures humanitaires dans le cadre de la campagne de famine que connaît l’enclave assiégée.

Le clip vidéo n’absout pas l’armée israélienne de son crime, d’autant plus que la date du clip ainsi que l’identité de la personne armée dans la séquence sont toujours inconnues. Les images de l’armée israélienne ne doivent en aucun cas être considérées comme valables et crédibles, non seulement parce qu’Israël a publié à plusieurs reprises des images lourdement modifiées pour se disculper des crimes qu’il commet, mais aussi parce que le clip n’a pas été examiné par un organisme d’enquête externe indépendant ayant un accès total aux informations de l’armée. Si les images d’Israël sont acceptées sans discussion, nous nous retrouvons à nouveau dans une situation ridicule où l’armée est à la fois la victime, l’enquêteur et le juge.

L’armée israélienne a souvent diffusé des images manipulées pour justifier ses attaques contre les civils palestiniens. Le 3 mars, par exemple, elle a diffusé un clip vidéo accusant deux personnes à Gaza de posséder des grenades propulsées par fusée.

Affamer les habitants de Gaza en entravant l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire, en particulier dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza, puis tuer ces personnes affamées, démontre l’objectif d’Israël de déplacer de force les Palestiniens dans le cadre de son génocide, qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023.

Les mesures israéliennes et les punitions collectives infligées aux habitants de la bande de Gaza visent clairement et directement à affamer l’ensemble de la population et à exposer tous les Palestiniens qui s’y trouvent à un risque réel de mort. Israël utilise la famine non seulement comme un outil de guerre – un crime de guerre en soi – mais aussi comme un élément du crime de génocide qu’il commet contre les habitants de la bande de Gaza depuis maintenant cinq mois.

Les exécutions extrajudiciaires et les meurtres intentionnels et illégaux de civils palestiniens qui n’ont pris aucune part aux hostilités commis par l’armée israélienne constituent de graves violations du droit humanitaire international et sont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. Ces crimes, qu’Israël commet contre la population de la bande de Gaza depuis le 7 octobre, violent le droit des Palestiniens à la vie conformément au droit international des droits de l’homme et constituent des actes de génocide.

L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme renouvelle ses appels à la communauté internationale pour obliger Israël à mettre fin à sa campagne de famine contre les Palestiniens de la bande de Gaza afin d’empêcher une catastrophe imminente de famine de masse dans cette région, et pour tenir Israël responsable de ses crimes et de ses graves violations contre la bande de Gaza et tous ses résidents palestiniens.

L’organisation basée à Genève appelle également à une intervention internationale plus efficace et plus décisive pour assurer l’acheminement sûr, complet et fiable des fournitures humanitaires dans la bande de Gaza, sans aucune entrave, et garantir ainsi la fourniture et l’accès aux services de base et à l’aide humanitaire dont toutes les personnes touchées ont désespérément besoin dans la bande de Gaza.

Traduction : AFPS-Rennes

Expulsion de Salah Hamouri : ils ont osé !

 

Video:

Israël a expulsé dimanche 18 décembre au petit matin Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, détenu sans accusation formelle dans les geôles israéliennes depuis le mois de mars. Salah Hamouri a été conduit de force vers la France par décision de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, qui lui avait déjà retiré son statut de résident à Jérusalem « pour défaut d’allégeance à l’État d’Israël. »

Celle-ci s’est même félicitée de cette atteinte évidente aux droits humains les plus élémentaires en déclarant « C’est un formidable accomplissement d’avoir pu provoquer, juste avant la fin de mon mandat, son expulsion. » Le cynisme est total, de la part des représentant.e.s d’un gouvernement d’apartheid qui après des années et des années de harcèlement contre lui, voulaient absolument se débarrasser de ce militant acharné des droits humains.

En dépit des nombreuses prises de position des ONG internationales et des experts de l’ONU pour la libération de Salah Hamouri et pour son droit à vivre en famille à Jérusalem, Israël en le forçant à l’exil, agit encore une fois en toute impunité et en violation totale du droit international.

Aujourd’hui, la France condamne ce passage en force des autorités israéliennes qui se révèle être un vrai camouflet pour la diplomatie française. De simples déclarations de principes n’allaient pas les arrêter. L’impunité dont jouit Israël depuis tant années l’autorise à faire ce qu’il veut ! Pour y mettre fin des sanctions diplomatiques et économiques s’imposent. La France et les instances internationales doivent cesser de considérer Israël comme un État de droit mais comme un État criminel.

Cette expulsion est un transfert forcé, c’est un crime de guerre ; elle est la marque d’un pouvoir israélien qui se sait tout permis. Elle démontre l’urgence d’une réelle protection du peuple palestinien face à des menaces qui risquent encore de s’accentuer dans les prochains mois, avec l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite israélienne la plus radicale.

Le combat de Salah Hamouri contre le processus de nettoyage ethnique de ce gouvernement d’apartheid ne cessera pas avec son expulsion de sa patrie.

« Résistance, libération, retour » a déclaré Salah Hamouri à sa descente de l’avion. C’est aussi le combat de l’AFPS, nous continuerons de le mener avec lui et avec l’ensemble du peuple Palestinien.

Le Bureau national de l’AFPS le 19 décembre 2022

ALERTE !!! SALAH HAMOURI Kidnappé de nouveau ce 30 Juin à Jerusalem

Ce mardi 30 juin, alors qu’il se rendait à Jérusalem pour effectuer un test coronavirus (obligatoire) pour prendre l’avion samedi 4 juillet, pour se rendre en France, Salah Hamouri a été arrêté dans un centre médical par les autorités israéliennes.

Il a été conduit au centre d’interrogatoire de la Moskobiyeh, à Jérusalem. Le motif de son arrestation ne lui pas été communiqué.

Déjà en août 2017, Salah Hamouri avait été arrêté quelques jours avant un voyage prévu en France pour y retrouver sa femme et son fils et il avait alors purgé treize mois de détention administrative, sans peine ni jugement ni la moindre accusation prouvée.

Cela suffit amplement !

Son comité de soutien, sa famille, ses amis et collègues en appellent solennellement aux autorités françaises pour qu’elles agissent immédiatement et fortement pour obtenir la libération immédiate et sans conditions de notre concitoyen qui a droit à la liberté de circulation.

URGENTagissez pour la libération de Salah

https://www.france-palestine.org/URGENT-Agissez-pour-la-liberation-de-Salah-Hamouri

IL FAUT AGIR au plus vite en écrivant aussi à :

patrick.marsaa-poey@diplomatie.gouv.fr

 

REGARDER: Une nuit noire à Wadi al-Hummus

Cette semaine, la police et les soldats israéliens ont démoli des dizaines d’appartements de familles palestiniennes dans une zone censée être entièrement sous contrôle palestinien. Les réalisateurs Yuval Abraham et Rachel Shor sont restés avec l’une de ces familles pendant les démolitions pour raconter leur histoire.

Les familles de Wadi al-Hummus ont construit leurs maisons avec toutes les autorisations nécessaires délivrées par les autorités palestiniennes. Israël a quand même décidé de les démolir, affirmant que même s’ils se trouvaient entièrement dans une zone de la Cisjordanie contrôlée par les Palestiniens, l’emplacement de ces maisons constituait une menace pour la sécurité.

Source : https://972mag.com/video-wadi-al-hummus-home-demolition/142486/

Conquérir et diviser : une présentation interactive réalisée par B'Tselem

La destruction de l’espace palestinien par Israël

Ne manquez pas de consulter cette présentation de la destruction de l’espace palestinien au profit des colons et de l’épuration ethnique, réalisée par l’ONG israélienne de défense des Droits de l’Homme B’Tselem (disponible en Anglais, Arabe et Hébreu)